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Business Design

Alice Gras

Alice Gras

Fondatrice Hall-Couture

ESMOD tient ses engagements sur le contenu technique et je suis heureuse de constater que l’école évolue avec son temps, qu’il y a un travail plus appuyé de suivi des anciens étudiants. J’apprécie également l’accessibilité des enseignants, de la direction et le soutien du personnel.

Styliste designer mode & Manager du développement international mode & luxe

Paris 2012

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Quel a été ton parcours avant d’intégrer ESMOD ? As-tu toujours eu en tête de travailler dans la mode ?

Jusqu’au lycée je dessinais beaucoup, mais je crois que c’est le fait que la possibilité de créer me semblait davantage figurer dans le champ de mes capacités par le biais de ce mode d’expression, que j’ai choisi la mode. Ce que j’aime particulièrement avec la matière mode c’est qu’elle est multidimensionnelle. La beauté sous toutes ses formes est un concept qui jamais ne m’ennuie. Elle est sœur de la liberté puisque chacun peut décider de la reconnaître dans une infinité d’endroits.

J’ai un autoportrait effectué au cours d’un travail d’arts plastiques en classe de cinquième où je me suis représentée en train de dessiner un vêtement à côté d’un mannequin. A la fin du collège et contre l’avis de certains professeurs qui me conseillaient d’aller vers le bac S, chouchou de notre système éducatif, j’ai choisi de faire un bac Arts Appliqués au lycée Ernest Hemingway de Nîmes ma ville natale.

Revenons sur ta scolarité à ESMOD : Quel genre d’élève étais-tu ? Quels sont tes meilleurs (ou pires) souvenirs ?

J’étais une élève sérieuse, ou du moins je faisais de mon mieux mais l’approche pédagogique tranchait radicalement avec celle de mon enseignement en arts appliqués et j’ai arrêté le stylisme en troisième année pour cette raison, pour me concentrer sur la technique en choisissant double modélisme en classe homme et femme. Je garde un très bon souvenir de la troisième année malgré la charge de travail. Les professeurs que j’avais m’ont beaucoup appris et j’avais deux classes pleines d’élèves talentueux de différentes nationalités, une diversité que je considère comme une source de richesse incroyable. Parce que j’habitais loin, faisais beaucoup de sport et que les modèles à réaliser étaient nombreux j’ai été très fatiguée en fin de troisième année, j’avais tendance à me priver de sommeil pour finir des toiles ce que je ne recommande à personne car dans cet état on ne produit vraiment rien de bon. J’ai eu la grande chance de participer au défilé des 170 ans d’ESMOD, les jurys étaient passés, nous étions sereins, produire les pièces en discutant avec les professeurs fut un vrai plaisir.

Qu’est-ce qui fait la spécificité d’ESMOD, ses points forts, selon toi ?

Je dirais qu’ESMOD a la particularité de laisser autant de place au stylisme qu’au modélisme, ainsi les étudiants en fin de troisième année ont acquis une technique suffisante pour produire leurs propres collections. Indéniablement on sort d’ESMOD avec un statut de professionnel de la mode. La diversité culturelle des étudiants est selon moi un point fort, je trouve que l’enseignement y est très « français » cependant, ce qui correspond à la culture de certaines grandes maisons du secteur, mais personnellement je ne suis pas une adepte peut-être à cause de mon goût pour l’indépendance dans la démarche créative.

ESMOD tient ses engagements sur le contenu technique et je suis heureuse de constater que l’école évolue avec son temps, qu’il y a un travail plus appuyé de suivi des anciens étudiants.

J’apprécie également l’accessibilité des enseignants, de la direction et le soutien du personnel.

Tu as ensuite choisi de compléter ta formation avec le Programme de niveau I ESMOD Fashion Business. Qu’est-ce qui t’a motivée à suivre cette formation ?

En entreprise j’étais taraudée par des préoccupations d’ordre managériales, or cela ne cadrait pas du tout avec ce que l’on attend d’une modéliste. Comprenant qu’à ce stade mes perspectives d’évolution étaient surtout d’ordre technique, que le travail de modéliste ne me comblait pas, j’ai en effet décidé de suivre la formation Manager du développement international mode & luxe.

Qu’est-ce qu’elle t’a apporté ?

Une vision plus globale du secteur de la mode. J’y ai accumulé de précieuses connaissances qui ont participé à étoffer la réflexion initiale dont est issue mon entreprise Hall Couture.

Raconte-nous ton parcours professionnel après ESMOD, tes fonctions et responsabilités…

A la sortie d’ESMOD j’ai fait deux stages très différents, le premier chez la créatrice de mode éthique Marcia de Carvalho, le second chez Léonard Paris où j’étais assistante modéliste. Après l’ISEM (aujourd’hui ESMOD Fashion Business) j’ai fait un stage dans la vente chez Rick Owens, une expérience vraiment stimulante, à l’issue de ce stage j’ai eu l’occasion de remplacer la directrice du corner de la marque au Bon Marché durant quelques semaines et de travailler sur le showroom. L’idée de créer un espace de travail partagé dédié à la création de mode a émergé dès ma deuxième ou troisième année à ESMOD mais c’est à ce moment-là que je commençais à me sentir capable de mener un tel projet. L’occasion s’est présentée pour moi de reprendre un poste d’assistante modéliste chez un façonnier cuir, François Métreau, me disant que c’était une bonne expérience professionnelle pour améliorer ma technique j’y ai signé un CDD. Les observations faites lors de mes précédentes expériences en atelier ont accru mon besoin d’aller vers plus de relationnel et de management.

Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer tes fonctions actuelles ?

Je pense que pour être entrepreneur il faut être à la fois pugnace et lucide sur ses faiblesses. Il faut savoir bien s’entourer, il faut faire preuve de souplesse mais aussi de détermination.

L’entrepreneuriat est ainsi très exigeant et c’est ce que j’apprécie. Il faut enfin pr��férer l’inattendu au confort et à la routine.

Fondatrice de Hall Couture, tu es devenue une spécialiste de l’innovation dans le domaine de la mode. Alors pour toi, c’est quoi la mode du futur ?

Ce que j’espère c’est que la mode se préoccupera de plus en plus des conditions de travail et des salaires à l’étranger pour revenir à des circuits plus vertueux. Je souhaite que l’on privilégie l’innovation et la qualité à la fast-fashion qui n’est décidément pas en accord avec les enjeux de notre époque ni avec la réalité des ressources disponibles. Je vois trois tendances à fort potentiel d’influence sur la mode de demain se distinguer :

– l’impression 3D dont les coûts vont diminuer et dont les consommables vont se diversifier

– les vêtements et accessoires connectés qui permettent de repenser notre rapport au vêtement et le rendent « communicant »

– les big data et leur traitement qui peuvent privilégier de nouveaux business collaboratifs mais aussi entraîner une mode hyper-personnalisée.

Les progrès dans des domaines tels que la robotique, l’intelligence artificielle et la biologie de synthèse ouvrent des voies nouvelles pour la mode de demain. On pourrait imaginer par exemple des nanorobots autonettoyants qui s’organisent pour créer en fonction de nos besoins tour à tour une robe, un pull ou un tailleur.

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